Un bon doc a découvrir sur une sub-culture très méconnue et souvent affiliée au racisme a tord : SKINHEAD ATTITUDE.
L'héroine du documentaire, Karole, une skingirl française apolitique est suivie dans une tournée à la rencontre des skins.
Le documentaire relate l'origine du mouvement dans les années 60, quand il apparait en Angleterre avec l'arrivée du ska de Jamaïque. À cette époque les skins ne sont pas politisés et s'affirment juste comme rebelle et membre de la classe ouvière. Il y a cette époque de nombreux skins noirs ou asiatiques. Il y a certaines provocations par l'utilisation d'insignes nazis, mais cela est fait en réaction contre les générations des parents et grand-parents de ces jeunes, qui ont combattut pendant la Seconde Guerre mondiale.
Puis le film montre la déviance de certains à la fin des années 70 avec le reformation du groupe Skrewdriver de Ian Stuart, faisant l'apologie du nationalisme puis du nazisme.
Le réalisateur part ensuite à la rencontre de skins, d'extrême-droite, d'extrême-gauche et apolitique, dans une tournée en France, Suisse, Angleterre, Suède, Allemagne et Pologne.
Il s'attarde ensuite sur l'apparition des skins antifascistes, les SHARP puis les RASH. Il aborde ensuite la radicalisation des skins nazis, avec la formation de Blood and Honour et sa déviance terroriste avec Combat 18.
Il part ensuite à la rencontre de néonazis à Dallas. Les interviewés pronent ouvertement l'extermination des noirs, des musulmans et des juifs pour protéger la race blanche. Ceux-ci font étalage de leur arsenal d'armes.
Le documentariste part ensuite pour rencontrer les skins antifascistes de Chicago, mais ceux-ci refusent au dernier moment de participer à un documentaire où sont présents des bonehead et où ils n'ont pas de droit de regard. Il ne précise pas s'il devait rencontrer des SHARP ou des RASH. Il part donc tourner son documentaire à Montréal, auprès de skins apolitiques qui souffrent de la "logique de guerre" dans laquelle sont rentrés les skins antifascistes. Le documentaire devient alors à charge contre les antifas, accusés de détruire la culture skin traditionnelle. Les skins tradi rencontrés se disent accusés par les redskins de sympathiser parfois avec les « fafs » lors de concerts…
Le documentaire se finit à Las Vegas sur les traces de deux skins antifa, un noir et un blanc, Lin Newborn "Spit" et Dan Shersty, assassinés le 4 juillet 1998 dans un guet-apens tendus par des naziskins en plein désert. On apprend que les fafs ont disparu de Las Vegas après cette affaire, mais sont revenus par la suite, alors que les antifas avaient disparus. Le réalisateur finit son documentaire par une référence à la bible surprenante et des propos de Karole très naifs. Karole dit en parlant de l'affaire de Las Vegas « ça n'a rien à voir avec les petites bagarres qu'on avait, les courses poursuites [...] nous ça restait marrant [...] là quand même y a des morts. Ces gens sont morts pour leurs idées anti racistes ou parce qu'ils étaient noir et skin, enfin c'est pas des raisons pour tuer quelqu'un, moi je pense. » Schweizer finit par « Sacrifice symbolique, meurtres fraticides, je me rappelle de la Bible et de l'histoire d'Abel et Caïn, des deux frères et de la haine qui pousse l'autre à l'effacer, [...], comme dans la Bible, ici, les fils de Caïn sont de retour alors que les anti-racistes n'ont pas eut de descendance.»